suite à mon courriel de ce matin

Site Je Contribue!: «Elles sont où ces personnes-là?»
CBC/Radio-Canada
Il y a 58 minutes
© Jean-François Deschênes/Radio-Canada Près de 40 000 personnes ont offert leur aide sur le site Je Contribue! ,lancé à la mi-mars.
Qu’advient-il de ces milliers d'infirmières, préposés aux bénéficiaires et autres travailleurs de la santé qui se sont inscrits au site Je Contribue! pour contribuer à la lutte contre la COVID-19 dans les établissements de santé du Québec?
C’est la question que pose la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), au lendemain de l’appel à l’aide lancé par le premier ministre François Legault aux médecins spécialistes pour qu'ils viennent prêter main-forte dans les CHSLD de la province.
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Le site Je Contribue!, lancé à la mi-mars, visait à recruter des personnes hors du réseau de la santé et des services sociaux, mais détenant des compétences reconnues pour donner un coup de main, en raison du manque de personnel.
On a des témoignages à chaque jour de gens qui sont prêts à venir aider. Quand on entend un appel comme la ministre McCann et le PM l’ont fait hier, on doit se demander : "elles sont où ces personnes-là?" Je pense que c’est la question de la journée, a témoigné Nancy Bédard à l’émission Tout un matin.
Mme Bédard soutient que la ministre McCann s’est rapidement félicitée que de très nombreuses personnes avaient répondu à l’appel, en s’inscrivant au site. Ces propos étaient très rassurants, dit la cheffe syndicale.
Mais moi, je peux vous dire que personne n’a vraiment senti l’arrivée de ces milliers ou de centaines de personnes-là dans mes équipes, ajoute Mme Bédard.
C’est difficile de se faire encore dire ça un mois plus tard, que "c’est complexe", qu’on "analyse", ces grandes phrases-là, déplore-t-elle.
Dans un courriel envoyé à Radio-Canada, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) affirme que 39 444 candidatures ont été reçues et transférées dans le réseau grâce au site Je Contribue!.
Les équipes ministérielles analysent toutes les candidatures et les communiquent ensuite aux établissements des régions concernées, écrit le relationniste Robert Maranda.
Pourquoi pas de futures bachelières?
Nancy Bédard se demande en outre ce qu’il advient des finissantes au baccalauréat en sciences infirmières qui ont vu leur dernier stage interrompu, et qui sont prêtes, selon elle, à être déployées sur la ligne de font.
La semaine passée, j’avais des finissantes au "bacc", des infirmières cliniciennes qui n’ont pas pu faire leur dernier stage, mais qui seraient finissantes dans deux mois qui me disaient : "nous autres on est prêtes à aller dans les CHLSD, on est prêtes à aider et personne ne vient nous chercher", relate-t-elle.
Elles étaient là il n’y a pas longtemps, [elles étaient] des stagiaires dans l’équipe. Elles contribuent, elles sont capables de prendre des pressions, des températures, de passer des médicaments.
La question est d’autant plus pertinente qu’à l’heure actuelle, des infirmières sont invitées à quitter des hôpitaux pour aller dans les CHSLD, ajoute Mme Bédard.
Elles sont déplacées des endroits où elles travaillent. On leur demande d’annuler leurs vacances, de changer de quarts de travail, de changer d’horaire pour aller dans les établissements…, observe-t-elle.
Mme Bédard souligne aussi que des centaines de préposés offrant normalement des services à domicile sont disponibles puisqu’elles ne peuvent aller visiter leurs patients dans la plupart des cas.
C’est des gens qui font ça chaque jour, qui vont aider les gens dans les familles. Pourquoi est-ce qu’on ne les a pas appelés pour les CHSLD? se demande-t-elle.
La présidente de la FIQ accueille tout de même positivement le fait que des médecins spécialistes arrivent en renfort.
Quand vous êtes en temps supplémentaire, quand vous êtes épuisées, quand vous n’arrivez pas à suffire à la tâche et que vous voyez vos patients mourir chaque jour… je pense qu’elles ont besoin de renfort, dit Mme Bédard.
Que ce soit des médecins, que ce soit des infirmières étudiantes, ce qu’elles veulent [les infirmières], c’est avoir du renfort, et si on est rendus là, ben regardez, ils vont les prendre.

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