Cache-misère

Cache-misère

Il n’a tellement rien à faire des critiques qui visent son inculture qu’il en joue précisément
pour faire peuple. L’auditeur moyen nullement choqué par l’affichage de son ignorance y puise au contraire la confiance qui lui manque parfois quand il intervient à l’antenne. Les intervenants sont bien moins impressionnés de s’adresser à un Delacroix qu’à une Dublanche.
L’appelant potentiel se dit que ses maladresses d’expression, ses fautes de français, ses incohérences seront pardonnées d’avance puisqu’il n’aura pas le sentiment de faire pire que son interlocuteur. C’est une bulle d’autant plus sécurisante qu’elle incite plus volontiers à la confession et à une certaine forme de défoulement. Néanmoins, ce que l’animateur devrait savoir c’est qu’à ne pas trop prendre au sérieux son métier et en faisant le service minimum, il s’expose à un retour de balancier quand la lassitude aura eu raison de toutes ces petites astuces et cache-misères