LOL

Vous avez fait un très beau résumé. En le lisant j'ai pensé à ce poème de Renée Rivet-Borac:
La folle a faim, mais son pain est troué d'oublis.
Elle ouvre le placard des confitures, mais le sang des fruits la fixe, et elle n'ose pas en manger. Elle referme le placard et donne deux tours de clé.
La folle cherche des anges pour faire éloigner le malheur.
Quelqu'un marche derrière elle, quelqu'un l'empêche d'avancer !
Sa fille, sa fille étroite et belle ! Non, c'est un rayon de soleil à travers les lames des persiennes. Elle est pourtant sûre d'avoir senti un parfum.
La mort, la mort dans la glace ! pourquoi la mort avance-t-elle dans la glace ? Il suffit alors de tourner le miroir contre le mur.
Mais les mains, les mains suivent partout. Elle a beau les cacher derrière son dos, elle sait bien qu'elles sont là. Si elle les coupait ?
Elle ne pourrait en couper qu'une ... l'autre resterait, et que faire du moignon sanglant ...
La folle pleure ... Tiens, il pleut dans la chambre, la pluie roule sur le journal.
D'où vient qu'il y ait de la pluie partout, même dans le lit ?
L'oreiller s'écrase, et la tête glisse, glisse en arrière. En arrière, il y a peut-être du soleil ...
La tête heurte des cailloux, la pauvre tête roule contre la terre.
Est-il possible que la terre ait pu monter tous ces escaliers ?
Il n'y a rien à comprendre, tout arrive par bribes. Même ce qui fait mal n'est jamais tout à fait entier.
La folle a peur que son délire ne soit pas vrai.

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